Le nom de notre village a connu bien des orthographes différentes au cours de son histoire : Axuenna, Evregnicortis, Evreinicurtis... jusqu'à s'appeler définitivement Évergnicourt.

Notre commune française située dans l'est du département de l'Aisne, en région Hauts-de-France. Son territoire s'étend sur 9,15 km2 et culmine 125m à son point le plus haut.

Au Xème siècle, l'Abbaye Bénédictine de Saint-Hubert (localisée en Belgique) devient propriétaire d'une partie d'Évergnicourt suite à la mésaventure du seigneur de Marle dénommé Josbert. Ce dernier, propriétaire d'un tiers d'Évergnicourt, fut mordu par un chien. Redoutant la rage, il eut recours à Saint-Hubert, un saint renommé pour le guérir. Josbert échappa à la maladie et témoigna sa reconnaissance à Saint-Hubert en donnant à l'Abbaye belge tout ce qu'il possédait à Évergnicourt, soit 15 manses (petites exploitations rurales avec habitations et champs).

Au siècle suivant, la seigneurie des moines s'étendit sur tout le territoire et, jusqu'à la révolution, l'Abbaye de Saint-Hubert sera la seule propriétaire de ce territoire.

Puis vint la Guerre de Trente ans (1618-1648) et ses successions de conflits armés. Les paysans de la région furent écrasés par l'impôt et subirent les exactions des soldats. Ils luttèrent contre la disette et les épidémies, dans une région ravagée et décimée par les armes. A l'arrivée de Louis XIV, une régence gouverne le royaume vu que le roi est mineur. Les grands seigneurs vont se révolter contre le gouvernement de la régente. Cette révolte est appelée "La Fronde", et succède à la Guerre de 30 ans, de 1648 à 1652. Il faut attendre 1659 pour qu'une Paix soit enfin signée.

Évergnicourt poursuivit son petit bonhomme de chemin et continue de se développer. L'Abbaye de St-Hubert devient propriétaire d'un moulin de 1665 à 1692.

En 1784, après un hiver particulièrement rude, d'importantes intempéries accablent le pays et inondent le village. Des maisons sont détruites, d'autres doivent être étayées. A la suite de ces intempéries sur le royaume, le roi Louis XVI ordonnait une distribution de trois millions de livres, ainsi que le déblocage d'un million supplémentaire affecté à la réparation des routes et ponts. Le premier dispositif d'aide en faveur de tout le royaume vit le jour pour la première fois cette année-là.

La Révolution française, de 1789 à 1799, apporta son lot de difficulté que les Évergnicourtois bravèrent au fil des ans. Les armes furent réquisitionnées, des terres vendues et ce fut l'hallali pour l'Abbaye. Tous ses biens furent vendus comme biens nationaux et les religieux furent expulsés. Le prieuré d'Évergnicourt vécut ses derniers instants et fut mis en pièce. Ses pierres furent récupérées et utilisées dans la construction de nouveaux édifices dans la région.

Les descendants de Elisabeth de Mareuil (Dame de Neufchâtel, veuve du Comte de Roucy, qui avait fait don du moulin en 1201) modernise le moulin en 1850. Ils le dotèrent de trois turbines qui actionnèrent onze paires de meules, et l'équipèrent aussi d'une filature de laine dotée de 2 machines à vapeur. En 1876, le moulin à grains est arrêté.

En 1895 une papeterie vit le jour à la suite de la destruction des anciens locaux par les nouveaux propriétaires, M. Roudier et M. Gravelat. Ils modifièrent le barrage de l'Aisne et construisirent de nouvelles turbines. Cette première papeterie fabriqua du papier à base de paille macérée dans des cuves, puis blanchie à la chaux. Vingt-quatre meules assurent la trituration de la pâte avant le raffinage en six piles. Une machine à papier produisant onze tonnes par jour était mue par une turbine hydraulique en période de hautes eaux, ou une machine à vapeur de 80 cv. Elle comportait une dizaine de cylindres sécheurs. Un atelier de façonnage avec deux machines à sacs travailla jusqu'en 1911.

C'est alors, qu'en juin 1913, les anciens propriétaires et héritiers Roudier, Gravelat, Raynaud et Barret créèrent une société appelée " Papeteries d'Evergnicourt ".

Jusqu'à ce que la Première Guerre Mondiale vienne tout détruire dans le village...


Une machine à carton ondulé produisait également avant d'être démontée et emmenée par les Allemands en 1914.